Puisses-tu
Puisses-tu
Hey toi ! Oui, toi
!
N’es-tu pas lasse
d’être leur proie ?
La proie favorite
de ces voix
Elles qui te
taraudent où que tu sois
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Et dont le volume
monte en puissance
Quand ce qui
t’entoure n’est plus que silence
Quand le monde
extérieur se tait, dans la solitude tu t’enfonces
S’éveille, alors,
ton univers intérieur qui prend la parole et s’élance
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Enfants, on nous
racontait
Que les monstres
existaient
Seulement dans les
récits et contes de fées
Et qu’à la nuit
tombée, ils surgissaient
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Adultes, on
réalise à ses dépens
Que nous sommes
l’hôte de ces mauvais démons
Et qu’ils n’attendent
pas minuit, non, pour instiller insidieusement
En nous, tourments
et ruminations
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Mais je veux que
tu te réconcilies
Avec chaque coin
et recoin de ton esprit
Car insipide
serait cette vie
Sans ton petit
grain de folie
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Et si ton corps
est recouvert de cicatrices
N’y vois jamais
les traces d’une blessure, les reliquats d’un supplice
Mais les signes de
régénération de la matrice
Témoignant de la
possibilité de guérir, quoi que tu subisses
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Et si tu sens que
tu recules, que tu régresses
Puisses-tu y
prendre de l’élan, pour que tu progresses
Après tout, ne
tire-t-on pas une flèche en arrière sans cesse
Avant de la
propulser, pour que sa cible, elle perce
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Et si c’est toi
qui es brisée
Rappelle-toi, qu’à
travers les fissures, la lumière peut ainsi filtrer
Et qu’un papillon
pour émerger
Doit d’abord, le
cocon de la chenille, fendiller
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Puisses-tu être
telle une vague, obstinée et tenace
Continuellement
repoussée par le rivage qui la chasse
Mais
inlassablement de retour elle revient à la charge et efface
Tout sur son
passage, pour qu’un nouveau parcours tu traces
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Puisses-tu être
toujours sous de nouveaux cieux, tel un nuage
Lui, qui à son
cheminement, n’admet point de barrage
En perpétuel
renouvellement à chaque voyage
Et résistant avec
courage à l’orage
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Puisses-tu être de
celles et ceux qui tiennent à prodiguer
Aux autres ce dont
ils ont toujours manqué
Etre un
échantillon vivant de cette utopie dont tu rêvais
Pour qu’à ton
réveil, ce ne soit pas qu’un songe mais une réalité
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Et si, en cours de
route, tu égares des êtres chers
Sache que l’arbre
est dépouillé de ses feuilles en hiver
Et que même ton
ombre te quitte en absence de lumière
Seule mais fidèle
à toi-même, tu te frayeras une voie même dans le désert
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Puisses-tu ne
jamais t’attarder sur les obstacles et difficultés
Car, alors, tu
perdrais de vue les objectifs que tu visais
Après tout, on ne
se rappellera pas de la façon dont tu auras trébuché
Mais de comment
gracieusement tu te seras redressée
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Puisses-tu ne
jamais te laisser aigrir par la cruauté de la vie
Tel le fer rongé
par la rouille sous l’action du temps, des intempéries
Et garder en toi
vive, cette âme d’enfant qui sourit
Pour que jeune tu meurs,
après une dizaine de décennies
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