Allergies : notre obsession de l'hygiène est-elle en cause ?



Allergies : notre obsession de l’hygiène est-elle en cause ?

Safia SALMI


Ces dernières années, la prévalence de l'allergie a augmenté, et cela dans le monde entier, ce qui en fait un problème de santé publique. La majorité des spécialistes incriminent la pollution comme cause de l'allergie en premier lieu, alors que d'autres ont prouvé cela autrement, déclarant que l'allergie est due à un environnement trop propre. Des propos opposés mais armés d'arguments propres.

L’allergie est une réponse immunitaire spécifique, anormale et excessive vis-à-vis d’un antigène de l’environnement appelé dans ce cas allergène. On différencie les allergies consécutives à la reconnaissance de l’allergène par des immunoglobulines de type E (allergies IgE-dépendantes) de celles qui ne sont pas liées aux IgE (allergies non-IgE dépendantes). Ces dernières peuvent impliquer des IgG ou des lymphocytes T. L’allergie se traduit par des symptômes multiples non spécifiques mais reproductibles systématiquement après chaque nouvelle exposition. Un allergène est donc un antigène capable, chez les individus prédisposés et dans un environnement favorable, d’induire des réponses immunes de type allergique.

Les étiologies possibles de l’allergie s'expliquent par une hausse des allergènes dans l'environnement ou encore par la pollution pour certains scientifiques, alors que pour d’autres, ils reportent cela à l'hypothèse d’hygiéniste qui est le plus souvent avancée par la communauté scientifique : à cause de notre environnement aseptisé et « trop propre », nous ne stimulons pas suffisamment notre système immunitaire, ce qui aboutit à des allergies. Notons ainsi que cette seconde hypothèse est confirmée par plus de 1 000 publications scientifiques vont dans ce sens à l'heure actuelle. Alors comment fait qu’une hygiène excessive ou une notre obsession de l’hygiène est-elle en cause des allergies ?

L'hygiène entraîne une diminution de la charge bactérienne qui nous entoure ; cette propreté est à diviser en deux parties : l'hygiène sociétale qui passe par l'eau du robinet plus propre, les vaccins, l'usage des antibiotiques, etc. et la propreté individuelle. Sur la première, l'individu a peu de façons d'agir. En revanche, sur la seconde, il est directement impliqué.

De manière générale, si nous n'avons pas la main sur « l'hygiène sociétale » qui nous entoure, nous avons chacun des habitudes d'hygiène personnelles, pas toujours appropriées, qui ne nous exposent pas suffisamment aux infections bénéfiques pour notre système immunitaire.

Les mères compulsives, qui mettent des couches contenant des antiseptiques à leur bébé, agissent de façon obsessionnelle, à tort. De même, il ne faut pas être catastrophé si l'enfant mange une tartine de beurre qui est tombée par terre.



En outre, la vie en société dès le plus jeune âge est bénéfique au système immunitaire de l'enfant, même si ce dernier est souvent malade. Si vous mettez un bébé à la crèche, il va contracter toutes les infections des petits camarades, alors que si vous le gardez à la maison, il sera moins soumis à ces infections. Or, il a été parfaitement montré qu'il y a plus de maladies allergiques chez les enfants qu'on a gardé à la maison. Le fait de mettre les enfants à la crèche les protègent donc en quelque-sorte des maladies allergiques.

Un scientifique, a eu l'idée de regarder la fréquence de l'asthme en fonction de l'ordre de naissance dans les familles. Il a observé (et cela a été confirmé) que l'aîné souffre davantage d'asthme que ses jeunes frères et sœurs. En effet, selon le scientifique, les enfants les plus jeunes de la fratrie attrapent les infections rapportées par leurs grands frères et grandes sœurs, alors que ces derniers n'ont pas autant été exposés aux infections étant petits.

Nous ne pouvons nullement négliger le fait que la pollution est une source principale des maladies du siècle, y compris les allergies ; mais l’obsession de l’hygiène à un point excessif empêchant notre système immunitaire de réagir est essentiellement incriminée dans le processus rendant notre organisme hypersensible, voir allergique.



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